Halloween, monomanie citrouillesque !

Nos lecteurs de plus de 20 ans se souviennent qu’Halloween ne se fêtait pas en France il y a 10 ans. La poussée médiatique des séries télévisées américaines et un plaisir certain des enfants pour les plaisanteries macabres faites au creux de la nuit l’ont poussé sur nos rives. Halloween, c’est le droit donné aux enfants de faire quelques bêtises impunément sous le couvert de squelettes, cadavres et autres zombies en décomposition avec pour récompense quelques friandises durement extorquées.
Malheureusement quelques années à peine après son arrivée, la fête d’Halloween lasse en France et repartira peut-être bientôt vers le monde anglo-saxon dans sa nappe de ténèbres. Car, il faut bien l’admettre, la France n’a aucune tradition portant sur le 31 Octobre contrairement au Royaume-Uni et par extension les Etats-Unis.
Quelle est donc cette fête qui célèbre la mort à l’entrée de l’hiver et que seuls 5 pays considèrent comme une tradition ?

Le symbole de la fête d’Halloween c’est tout d’abord la lanterne citrouille taillée en forme de visage. Cette image remonte à une légende irlandaise où Jack O’Lantern était un vieil homme avare et soupe au lait, dédaignant Dieu et se moquant du Diable. Le jour de sa mort, il ne put aller au paradis et le Diable lui refusa l’entrée des Enfers. Il fut donc condamner à errer sur Terre avec pour seule lumière une lanterne taillée dans un navet (plus tard devenue une citrouille). La nuit du 31 Octobre, il erre à la recherche de l’entrée des Enfers, espérant la fin de son calvaire.

La première question à se poser est pourquoi Jack cherche-t-il la porte des Enfers, le soir du 31 Octobre uniquement ? C’est parce que dans sa tradition, la tradition celte, ce jour est celui de la fête de Samain.
Avant l’arrivée des romains, l’Europe de l’ouest était peuplée par la civilisation celte. Il n’y a que dans les îles anglo-saxonnes que leur culture n’a pas été complètement engloutie par la lumière de Rome. Pour eux, à l’entrée de l’hiver et de la nouvelle année, le monde des morts et celui des vivants pouvaient communiquer, laissant aux morts la possibilité d’errer sur Terre afin de juger de la conduite des vivants. Ceux-ci passaient alors la nuit à célébrer leurs morts et la fin de l’année avec de grands festins, des danses et des feux de joie.

Réfugiée au cœur de l’Irlande, cette tradition a suivi les émigrants aux Etats-Unis pour ressurgir au XXème siècle. Dans l’Europe catholique, l’Eglise a décidé d’instaurer les jours de la Toussaint et de la fête des Morts les 1 et 2 Novembre pour assimiler et effacer la vieille tradition celte et les fêtes mortuaires romaines.